Ma valise
Ma valise contient précisément cinq jours d’été ou trois jours d’hiver. Elle est solide, sobre et élégante. Elle a la taille optimale pour un bagage de cabine. Quand je la récupère à l’arrivée, elle roule doucement à mes côtés jusqu’à destination. Elle frôle le sol, à peine.
(S’il y a des pavés (authenticité) ou des gravillons (tradition), elle dispose d’une poignée ergonomique qui me permet de la soulever, le temps de retrouver le bitume.)
Ma valise s’adapte à n’importe quel trottoir de n’importe quelle ville. C’est prévu. Il y a des normes internationales exhaustives : elles décrivent notamment l’intégralité du plan de circulation qui relie mon appartement à tout autre point civilisé (densité de pop. > 500 hab./km²) des pays de l’OCDE, prescrivant jusqu’à l’écartement des rails invisibles dans lesquels ma valise vient se loger et sans qui, il faut bien l’avouer, je serai tout à fait perdu la moitié du temps.
Après cette petite mise en bouche, dirigez-vous en bon ordre vers Le complexe du nomade, le feuilleton estival de NO ΛΟΓΟΣ.
Rendez-vous sur le parking de la gare en fin de journée.
Photo : Seth Anderson