La sécurité
Un point rapide sur la sécurité des cyclistes parce que j’en ai assez de me répéter :
Le casque. Le casque cycliste est conçu pour protéger les cyclistes en cas de chute, pas de collision. La norme en vigueur en Europe homologue les casques cyclistes pour un impact d’environ 100 joules, une voiture à 40 km/h c’est à peu près 100 000 joules. Donc mettez un casque si ça vous rassure ou si vous aimez faire du VTT de descente, mais à part ça il ne servira pas à grand chose. Objectivement, et vu la prévalence des blessures à la tête dans les accidents de voiture, ce sont d’ailleurs plutôt les automobilistes qui devraient porter un casque si on se souciait de santé publique.
La vitesse. Le vélo c’est magique : il va si lentement qu’on est obligé de le doubler parce que c’est insupportable de rester derrière lui, mais il va toujours tellement vite qu’on ne l’a pas vu arriver. J’apprécie particulièrement les gens qui ne font pas mystère d’être en excès de vitesse permanent au volant de leur voiture, mais qui trouvent que je vais quand même drôlement vite quand ils me voient passer à vélo, alors que je plafonne à 25 km/h.
Le gilet jaune. Le gilet jaune ne change pas le comportement des automobilistes. Dans certaines conditions (pluie notamment), il peut même rendre moins visible. Plus fondamentalement, ce n’est pas aux usagers fragiles de la route de s’habiller n’importe comment car tel est le bon plaisir des automobilistes. C’est aux automobilistes de faire attention à ce qui se trame autour d’eux, parce que c’est eux qui sont aux commandes d’un engin lourd et motorisé. Ca ne veut pas dire qu’il faut être invisible à vélo, au contraire – mais il y a déjà des réflecteurs obligatoires sur tous les vélos qui remplissent parfaitement leur office, et si on veut faire plus, le mieux est encore de s’équiper de bonnes lumières. Mais…
Les lumières. J’ai des lampes avant et arrière alimentées par des dynamos sur mes deux vélos. Elles sont relativement puissantes (environ 100 lumen – un phare de bagnole c’est au moins 1000), parce qu’il m’arrive de rouler la nuit sur des routes non éclairées. Le jour je les laisse allumées, justement parce que ça me rend plus visible pour les automobilistes. Eh bien ils s’en plaignent. Les vieux me rappellent plusieurs fois par semaine, outrés, que mes lampes sont allumées, comme si j’allais user les piles. D’autres affirment que je les éblouis – la semaine dernière, je ne plaisante pas, un type s’est plaint que je faisais trop de lumière dans une rue dans l’axe de laquelle le soleil était en train de se coucher. Le type s’est plaint que la lampe de mon vélo faisait plus de lumière que le soleil. Je crois pouvoir dire qu’il exagérait un peu, ou bien que le problème est plutôt qu’il préférait ne pas me voir.