La Rochelle

Posted by on Sep 3, 2011

J’arrive à La Rochelle par le premier TGV. Pour une fois, plutôt que de monter directement dans le TER pour Fouras, je décide de profiter d’avoir pris très peu de bagages pour me promener un peu.

Le centre-ville ressemble à un élevage de parisiens en plein air. Je ris beaucoup — puis, rapidement, je me lasse. Je décide d’aller vers le port des Minimes voir de vrais bateaux, pas des yachts ou des vieux grééments à la con.

En partant je croise un routard. Pas un clochard, non. Un type avec un gros sac de campeur et un chien, qui marche d’un pas résolu. Il porte un sac à dos qui contient toutes ses possessions. Je porte un sac à dos qui contient juste quelques vêtements et des appareils électroniques, parce que je vais dans une maison qui contient déjà un double de toutes mes possessions.

Il a l’air bourru mais pas aigri. Sa vie est dure, sans doute, mais il ne se plaint de rien. Il marche. A un moment il se posera pour manger, et il repartira ailleurs. Libre.

J’entame la phase ‘Mais arrête ton char, c’est sans doute pas bien romantique de dormir dans la rue’ au moment où nous finissons de nous croiser.

Derrière lui marche une vieille rombière en parodie d’uniforme de Versaillaise, qui l’insulte sans discontinuer, s’adressant autant à lui qu’à moi et la cantonade : ‘…ce sale dégueulasse ! Avec son chien affreux ! Et son sac infect ! Et sa gueule ! Et sa casquette…’

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A lire sur NO ΛΟΓΟΣ, la suite et la fin du Complexe du nomade.

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