Les dîners
« After the self-employment penalties in taxes and benefits, I’m probably coming in under what I could get at a good full-time job in the city, but I don’t have to actually work for someone else on something I don’t care about. I can work in my nice home office, drink my fussy coffee, take a nap after lunch if I want to, and be present for my family as my kid grows up. That’s my definition of success. »
– Marco Arment à propos de son app Overcast
Ce sont les choses qu’on aime à se dire quand on est indépendant et que ça marche. On continue de se les dire quand ça ne marche pas, mais avec le sentiment toujours plus aigu d’être un incapable ou un imposteur. Je repense souvent à 2008, où j’ai passé huit mois sans le moindre client dans le sillage de la crise des subprimes. Je pense qu’il valait mieux éviter d’être assis à côté de moi dans les dîners.
En 2015 je recommence à zéro. Vraiment, encore. Ma thèse prend la poussière dans un coin, j’ai passé le relais sur les projets auxquels je collaborais, j’ai su opposer un ‘Non’ poli mais ferme aux offres d’emploi, aux projets super cool, et aux demandes de service reçues ces dernières semaines – bref, la route est ouverte et il est temps de partir.
Peut-être qu’il vaudra mieux éviter d’être assis à côté de moi dans les dîners, à nouveau.
Photo : around the hexagons de Roman Remme